Le voyage continue avec le train qui va à Zamiin-Uud la dernière ville mongole à la frontière. Comme j’ai pris des trains locaux, celui-ci s’arrête à la frontière et je vais devoir prendre un taxi pour traverser les postes de contrôle. En attendant, mon train est à 2h10 du matin et l’arrivée prévue est à 7 heures. Pas très pratique, mais je n’ai pas trop le choix. Arrivé assez tôt à la gare (le restaurant que je squattais fermait à 11 heures), un mongol soûl vient me tenir compagnie dans la salle d’attente. Il emploie les quatre mots d’anglais qu’il connait à tenter de me convaincre de lui donner les 1000 tugriks qui lui manquent pour s’acheter une autre bouteille de vodka. Je ne peux malheureusement pas le satisfaire, non pas que la somme soit importante (c’est l’équivalent de 60 cents), mais je n’ai plus de monnaie sur moi. De guerre lasse, il finit par partir, découragé par la pingrerie des touristes.
J’ai donc choisi une couchette pour les quelques heures que je dois passer dans le train. Il n’y a plus que des couchettes »hard sleep » de disponibles, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient plus dures et inconfortables, mais tout simplement qu’il n’y a pas de séparations entre les compartiments et le couloir. C’est ma première expérience dans cette catégorie et je dois dire que c’est un peu surprenant pour qui est habitué aux trains européens, d’autant plus que le style »mongol » ajoute à l’exotisme de la chose. Il faut donc imaginer un wagon où sur la gauche les compartiments s’alignent séparés seulement par une cloison, mais ouverts sur le couloir. Chaque compartiment contient 6 couchettes, 3 de chaque côté. L’espace est donc réduit. Tous ces compartiments donnent directement dans le couloir sans aucun rideau pour les séparer. Dans le couloir, le long des fenêtres et faisant face aux compartiments, deux sièges se font face, séparés par une petite table. Ces deux sièges basculent judicieusement pour s’aligner avec la table et faire une autre couchette directement sous la fenêtre du couloir. C’est l’une de ces couchettes qui m’est attribuée. Le train est bondé, la moitié des gens dorment, les autres discutent, il fait sombre et j’ai toutes les peines du monde à trouver ma couchette. Plusieurs de mes compagnons de voyage s’emparent de mon billet et après moult discussions trouvent le bon emplacement…Ouf, je déballe on sac de couchage, mets les bouchons et m’endors … difficilement. Mais à 4$ le billet en couchette pour faire 235 kms, on ne rechigne pas.
Arrivé à la gare de Zamiin Uude, c’est la bousculade. De nombreux chauffeurs de taxi sont sur le quai pour proposer leurs services. La course comprend le trajet jusqu’au poste-frontière mongol à quelques kilomètres de la ville, puis le trajet jusqu’au poste frontière chinois et enfin le transport jusqu’à la gare routière de Erenhot, la première ville chinoise sur ma route.
Un couple de Belges déjà croisés à l’ambassade chinoise d’Ulaanbaatar me propose de partager le taxi pour 15000 tugriks (10$), c’est le tarif habituel. Nous voilà partis pour la ronde de lait: premier arrêt à la douane mongole assez rapide, on reprend le taxi pour entrer dans la zone franche où les choses se gâtent: une file de plusieurs centaines de 4×4 russes identiques au notre attendent leur tour. En fait l’attente sera d’une heure seulement, l’efficacité chinoise se déploie déjà ici. Retour dans le taxi et dernier arrêt à la gare d’autobus d’Erenhot. Me voilà en Chine!
- Gare de Sainshand
- Wagon hard-sleep
- Gare d’Erenhot le matin
- attente au poste frontière
Quelle aventure !