Novosibirsk

Km 3336 sur la ligne du transsibérien, c’est  à dire autant de kilomètres parcourus depuis Moscou et 6888 km depuis la gare Matabiau à Toulouse!

Partis le 31 juillet à 00h30, me voilà arrivé le 3 août à 11h00 heure locale même si l’horloge de la gare indique 8h00, l’heure de Moscou. C’est une des particularités de cette ligne, puisque toutes les gares de la ligne jusqu’à Vladivostok affichent l’heure de Moscou malgré le décalage horaire. J’aurais donc fait cette première étape en  presque 4 jours et 3 nuits soit plus de 72 heures de train.

C’est donc dire que j’ai hâte d’arpenter la ville même si tout ce que j’en ai lu n’inspirent pas une attente démesurée. Capitale de la Sibérie, cette ville industrielle s’est développée pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque le gouvernement soviétique déménagea ses usines d’armement de l’autre côté de l’Oural afin de les protéger de l’invasion allemande.

Mais comme c’est souvent le cas, l’image que l’on s’en fait ne correspond pas à ce que l’on en voit. Et ce sont surtout les rencontres qui colorent ces lieux. Ce fût le cas à Novosibirsk qui en effet est une ville sans charme. Mais j’ai eu la chance de faire la connaissance de deux charmantes personnes, Ianna et Serguei, mes hôtes pendant les deux jours passés dans la ville. Ils m’ont très gentim ent accueillis et se sont mis en quatre pour me rendre le séjour agréable. Serguei avait pris soin de m’attendre sur le trottoir devant chez lui. Heureusement, je pense que je serais encore en train de chercher leur appartement.

J’ai passé l’après-midi à visiter le Zoo, fierté de la ville mais qui ressemblerait en plus grand au zoo de Vincenne pour ceux qui l’ont connu. C’est à dire, en gros, un endroit où l’on peut observer des animaux en cage.

De retour chez mes hôtes le soir, nous avons pris le traditionnel tchaî servi avec les confitures maison de Ianna. J’ai cru comprendre qu’elles étaient faites de baies cueillies dans la taïga. Délicieuses. Mais c’est surtout l’occasion d’échanger sur nos vies respectives. Comme je l’ai souvent constaté, les russes sont très curieux de connaitre nos façons de vivre mais aussi l’image que l’on a de leur pays…sujet toujours délicat à aborder surtout ces jours-ci où la question de l’Ukraine est en ouverture de leurs journaux télévisés. Ianna me suggère plusieurs visites pour le lendemain et me propose de l’accompagner jusqu’au théatre où elle travaille. Ce sera l’occasion d’une belle promenade à travers la ville qu’elle me fait découvrir de l’intérieur. Elle me fait visiter le théâtre et me présente ses collègues avant de m’accompagner jusqu’à la place Lénine et s’assurer que je suis sur le bon chemin pour mon premier arrêt au musée d’architecture qu’elle m’a chaudement recommandé.

La visite de ce musée va se révéler une belle surprise. En effet, il est situé dans l’école d’architecture et lorsque j’entre dans l’immeuble, je ne suis pas certain d’être au bon endroit. L’endroit est vétuste et délabré et ressemble à un viel immeuble soviétique tel qu’il devait être il y a 60 ans. Comme dans tous les immeubles administratifs, il y a une guichetière et un un garde qui roupille. Je réveille tout ce beau monde qui semble surpris de ma visite. Après discussions et interpellations de plusieurs employés, on finit par m’emmener dans les étages toujours plus délabrés et on m’introduit dans d’antiques bureaux aux plafonds immenses dans lesquels de vieux professeurs grincheux sont penchés sur des grimoires poussiéreux. Ceux-ci me jettent un coup d’oeil exaspéré comme si leurs recherches ne souffraient aucune distraction encore moins celle d’un touriste égaré. Heureusement, on me confie aux bons soins d’une jeune chercheuse? qui se fait un devoir de me faire une visite guidée et abondamment commentée. Un vrai plaisir hors du temps et difficile à décrire tant les lieux ressemblent plus au décor d’un vieux film soviétique et où même ma guide ressemble à une passionaria de la révolution architecturale. Mais j’ai droit à un véritable exposé, passionnant par ailleurs, de l’histoire de l’architecture à Novosibirsk qui commence avec la création de l’école ou nous nous trouvons.

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3 commentaires :

  1. Ginette Guindon

    72 heures de train! Es-tu écoeuré?
    Vive les bonnes rencontres… humaines, pas animales!

  2. C’est quoi, le kvas?

    • Ah l’universitaire qui reprend le dessus…C’est une boisson pétillante et très légèrement alcoolisée (2% environ), produite par la fermentation du pain, souvent parfumée aux fruits. C’est super bon et rafraîchissant. Il y a des vendeurs dans la rue partout en Russie qui en vendent pour quelques cents le gobelet.

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