De Varsovie, nous prenons un train de nuit qui doit nous amener le lendemain matin à Moscou. À la frontière biélorusse, nous passons deux heures dans un atelier pour ajuster l’écartement des roues des wagons différent en Russie. C’est l’occasion d’acheter de la bière à des babouchkas sur le quai et de discuter avec quelques passagers qui s’apprêtent à prendre le transsibérien.
Arrivés à Moscou, notre premier contact avec la guichetière du métro augure mal pour la suite. Devant nos hésitations et notre incompréhension, elle nous lance des imprécations qui ne ressemblent pas à des mots de bienvenue! Pourtant, nous apprendrons vite à ne pas nous formaliser. Derrière ces airs bourrus et froids, les Russes sont très accueillants. Il faut savoir rompre la glace!
Après quelques hésitations dans le métro et avec l’aide de plusieurs personnes qui maîtrisent mieux que nous le cyrillique de base,, nous arrivons à nous rendre chez notre hote Ianna. Logée dans une barre d’immeuble soviétique pas loin du »Ring », la ligne de métro circulaire autour de Moscou, elle nous accueille de façon très directe et carrée. En la connaissant mieux, nous comprendrons qu’elle essaie simplement de bien nous accueillir!
Pendant plus d’une semaine, nous allons arpenter Moscou dans tous les sens. C’est une ville très étendue, ce dont nous nous rendons compte rapidement. Les stations de métro sont relativement espacées les unes des autres et nous marchons beaucoup! Autre surprise, la vétusté dudit métro. Aucun guide ne le dit mais s’il a été la fierté et la vitrine du régime communiste, ce n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui! Bien sur il reste très impressionnant avec ses immenses stations décorées, ses statues et peintures et ses colonnes de marbre. Mais les trains sont incroyablement vétustes et horriblement bruyants. C’est difficile de décrire le bruit de ferraille qu’ils font. Je remarque d’ailleurs que personne n’écoute de musique dans les wagons même si chaque moscovite fait un usage intensif de téléphones »intelligents ». Par contre, il reste d’une incroyable efficacité: quelle que soit la ligne, il passe un train aux deux minutes maximum et nous n’avons jamais constaté de panne durant notre séjour (une pensée pour la STM…)
Moscou est aussi une ville en pleine effervescence et remplie de nouveaux riches, nous le ressentons à chaque instant et particulièrement dans le centre-ville. Il semble n’y avoir que des boutiques de luxe, des voitures de sport et des mannequins qui magasinent des sacs Vuitton et autres bijoux Cartier. Nous croisons tellement de ces belles slaves au regard si lointain qu’il semble regarder les monts Oural et aux jambes aussi longues qu’un fuseau horaire, que nous finissons par rire de ces postures si étudiées.
Mais c’est aussi une ville en chantier avec des travaux partout. Des immeubles qui poussent, des monuments en réparations, des trottoirs en construction, ce sont autant de chantiers qui restent actifs jour et nuit.
Mais tout cela n’efface pas encore les 70 ans de communisme qui ont marqué l’architecture de la ville. Les fameuses 7 soeurs de Staline, ces gratte-ciel qui devaient démontrer la puissance de l’URSS, ces immenses avenues qui déchirent la ville en morceaux béants et qu’il est toujours très difficile de traverser. Nous prendrons rapidement l’habitude d’utiliser les couloirs souterrains qui relient les deux berges de ces no man’s land où les voitures de sport se tirent la bourre à 180 km/h.
Après quelques jours passés à Moscou, nous finiront par saisir un peu de cette âme slave. Ce qui nous avait paru être de la froideur au premier abord, voire de l’agressivité (c’est assez surprenant de croiser le regard de ces types en treillis, le crâne rasé, l’oeil froid et le muscle zygomatique bloqué sur le mode »j’te connais pas donc j’te fais la gueule grave) n’est rien d’autre qu’une posture en public, une contenance qu’il faut avoir. Car dès que l’on a l’occasion de faire connaissance, les masques tombent rapidement et la convivialité s’installe. J’aurai l’occasion de le constater souvent dans le train et dans les autres villes russes.
- Arrivée en gare de Moscou
- Fauteuil…chauffant!
- Moscou, dans la cathédrale Basiile le Bienheureux
- Vue sur le GUM, ancien mgasin d’État sur la place Rouge
- Mausolée de Lénine
- Joueurs d’échecs un dimanche après-midi
- Marché aux puces
- Cantine soviétique
- La verrière du GUM
- Monastère de Novodievitchi
- Tombe de Gorki